À 26 ans, ils reprennent une boulangerie en zone rurale avec succès

5 Août 2025

La reprise d’une boulangerie en zone rurale peut changer une vie. En effet, c’est le choix qu’ont fait Romane et Victorien, un jeune couple de 26 ans, en relançant une boulangerie à Moncel-lès-Lunéville. Grâce au programme Accès + et à l’accompagnement de France Active Lorraine, leur projet de reprise boulangerie zone rurale est devenu une réussite engagée et solidaire.

Dans ce témoignage, découvrez comment la reprise d’une boulangerie en zone rurale peut devenir un tremplin vers l’emploi, l’autonomie et l’engagement solidaire.

Romane et Victorien Vilmard
Co-gérants de la boulangerie pâtisserie « La Mie Temps » (54)

C’est dans ce contexte que nous avons recueilli leur témoignage.
Pour mieux comprendre leur parcours, nous leur avons posé quelques questions.

Entretien avec Romane, co-fondatrice de La Mie Temps

Quel est votre projet ?

Romane : C’est un projet de couple. Nous avons toujours eu envie de créer quelque chose à deux. Moi, j’étais vendeuse. Victorien est boulanger-pâtissier.
Quand la boulangerie où il travaillait a été mise en vente, nous avons saisi l’opportunité. En septembre 2024, nous avons ouvert « La Mie Temps », une boulangerie-pâtisserie-sandwicherie située au 39 bis, avenue de l’Europe à Moncel-lès-Lunéville.

Qu’est-ce qui vous a amenés à contacter France Active Lorraine ?

Romane : C’est notre conseiller Crédit Agricole qui nous a parlé de France Active Lorraine. Nous avons été mis en relation avec Philippe, notre conseiller financement.
Il nous a tout de suite expliqué les aides possibles, notamment la Garantie Égalité Femmes et la prime Jeunes.
Grâce au dispositif Accès +, nous avons aussi suivi une formation comptable très utile pour bien démarrer.

Concrètement, quels soutiens avez-vous reçus ?

Romane : Deux prêts d’honneur solidaires de 5 000 €, deux primes Jeunes de 1 000 € chacune, et une garantie bancaire à hauteur de 80 % sur un prêt de 38 500 €.
Sans cet accompagnement, nous n’aurions pas pu financer le four, la vitrine, la chambre froide… Bref, tout l’outil de travail.

Pourquoi la reprise d’une boulangerie en zone rurale est un enjeu fort ?
En zone rurale, les commerces de proximité sont essentiels au lien social. La reprise boulangerie zone rurale permet de maintenir ces services, tout en favorisant l’emploi local.
De plus, ces projets participent à la redynamisation des villages.

Le regard de Philippe N’Gou, conseiller financement chez France Active Lorraine

Du côté de France Active Lorraine, le conseiller Philippe N’Gou revient sur l’accompagnement mis en place.
En parallèle, nous avons demandé à Philippe N’Gou de nous en dire plus sur le dispositif.

Quels étaient leurs besoins ?

Philippe : Romane et Victorien avaient besoin d’un soutien financier et de sécuriser leur emprunt.
Nous avons mobilisé tous les leviers disponibles grâce au programme Accès +, financé par le ministère du Travail.

Qu’avez-vous mis en place pour les aider ?

Philippe : Romane et Victorien ont montré un engagement remarquable dès le début. Ils ont un vrai projet de territoire, avec des valeurs : farine bio, dons d’invendus à une ferme locale. C’est exactement ce que France Active soutient.

  • Garantie Égalité Femmes (80 % sur un prêt de 38,5 K€)
  • Deux prêts d’honneur Bpifrance (2 × 5 K€)
  • Le dispositif 1 Jeune 1 Solution a permis d’octroyer deux primes Jeunes (2 × 1 000 €)
  • Le programme Accès + leur a proposé une formation sur la comptabilité.

En résumé, cette reprise illustre parfaitement la mission d’Accès +.
Ainsi, Romane et Victorien prouvent qu’un projet peut naître même loin des grandes villes.
Pour conclure, cette aventure montre l’importance d’un accompagnement adapté et humain.

Quelques chiffres clés

  • France Active Lorraine a garanti 5,27 millions d’euros de prêts.
  • 28 % des projets soutenus sont issus de territoires fragiles (FRR ou QPV)
  • 56 % des entrepreneur·es accompagné·es ont un niveau bac ou inférieur
  • 100 % sont au chômage et/ou en grande précarité
  • 70 % des projets sont portés par des femmes
  • 21 % par des moins de 30 ans

Entreprendre en confiance

Permettre aux personnes les plus éloignées des circuits bancaires d’emprunter pour créer leur entreprise, et par la même occasion leur emploi, telle est la vocation de France Active Lorraine.
Quand l’accompagnement et l’appui financier donnent la possibilité d’entreprendre en confiance, c’est tout un territoire qui en bénéficie.

Denise ARNOLD

Présidente de Patrimoine et Emploi

Denise, pouvez vous nous en dire plus sur Patrimoine et Emploi ?

Depuis près de 20 ans, Patrimoine et Emploi permet à 22 personnes éloignées de l’emploi de reprendre pied par l’activité. En 2024, face à des défis de structuration et de trésorerie, l’association a sollicité France Active Alsace pour un soutien à la fois financier et stratégique.

Nous faisions face à une tension de trésorerie sérieuse, liée à des retards de versement de subventions. Le prêt à taux zéro a été une bouffée d’oxygène, et l’accompagnement nous a permis de poser les bonnes questions sur notre modèle.

Quels défis rencontre votre structure ?

Comme beaucoup d’acteurs de l’insertion, nous devons conjuguer qualité de l’accompagnement social et équilibre économique.
Cela implique de chercher des chantiers adaptés, d’ajuster nos moyens, et parfois de nous réinventer dans notre fonctionnement, qui plus est, en milieu rural.

 

Justement, quelles sont ces spécificités en milieu rural ?

L’insertion en zone rurale, c’est autre chose. Il faut composer avec un tissu économique plus restreint, une moindre densité d’opportunités, et des publics parfois très éloignés de l’emploi. On ne peut pas tout faire. Il faut identifier des activités compatibles avec le rythme et les capacités des personnes qu’on accompagne. Et cela suppose de travailler main dans la main avec les acteurs locaux.

 

Vous évoquez aussi la nécessité de “sortir de la vallée”. Que voulez-vous dire ?

Nous sommes très ancrés localement, mais pour assurer la pérennité de notre projet, il faut aussi regarder au-delà. Sortir de la vallée, c’est nouer des partenariats, construire de nouvelles synergies, renforcer notre visibilité.

 

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

L’insertion est une richesse pour les territoires. Il faut l’entretenir, l’adapter, la soutenir. Et cela passe par une coopération active entre acteurs associatifs, collectivités, partenaires économiques et financeurs.