Elle a grandi à Rennes, étudié à Düsseldorf, et posé ses valises à Strasbourg avec une idée en tête : mettre ses compétences au service des structures qui font battre le cœur de l’économie sociale et solidaire. Dans cette interview, Gillian nous parle de son parcours, de son quotidien au sein du Dispositif Local d’Accompagnement (DLA), des défis qu’elle rencontre… et de ce qu’elle écoute pour se rebooster ! Un portrait sincère et engagé d’une professionnelle discrète mais passionnée.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis originaire de Rennes, où j’ai étudié l’économie-gestion dans un parcours franco-allemand. J’ai ensuite effectué un Erasmus à Düsseldorf, en lien avec mes racines familiales côté allemand.
Pendant mes études, je me suis engagée dans plusieurs associations, autour de la lutte contre les inégalités, de la jeunesse, de la migration et de l’écologie. Ces expériences m’ont mené à un master en économie sociale et solidaire à Lyon, qui a confirmé mon envie de travailler dans ce secteur.
Après mon stage de fin d’études à l’AFEV à Strasbourg, j’y ai été embauchée pour développer puis piloter un programme de mentorat social et éducatif dans différents quartiers populaires …. J’y suis restée quatre ans avant de rejoindre France Active Alsace, où je travaille aujourd’hui au sein du dispositif DLA.
Quel est ton rôle au sein de l’équipe DLA ?
Mon rôle consiste à rencontrer des structures de l’ESS — associations, structures d’insertion, coopératives, etc. — pour identifier avec elles des enjeux, des besoins, des axes de travail. Je rédige ensuite un diagnostic et je propose un plan d’action qui peut inclure des interventions de consultants, des formations, ou d’autres partenaires.
L’objectif, c’est d’aider les structures à prendre du recul sur certaines difficultés ou projets de développement : stratégie, création d’emploi, consolidation économique… Je peux aussi les aider à mieux s’ancrer dans leur territoire, en les mettant en lien avec l’écosystème local de l’ESS.
A quoi ressemble une journée type ?
Les journées ne se ressemblent pas vraiment ! Certaines journées sont plutôt consacrées à l’analyse et à la rédaction (diagnostic, plan d’action). D’autres sont dédiées aux rendez-vous et aux échanges : avec les structures accompagnées, avec mes collègues, avec nos partenaires et également avec des prestataires qui interviennent dans des accompagnements que je coordonne
En gros, il y a des journées où je suis surtout à mon bureau, et d’autres où je suis plus sur le terrain !
Qu’est ce qui te motive dans ton travail ?
Ce qui me motive, c’est d’abord le sentiment d’utilité. J’aime pouvoir apporter une aide technique, formuler des préconisations ou permettre des mises en lien utiles pour les structures.
Mais aussi, je trouve du sens dans les projets que j’accompagne. Travailler avec des structures engagées, militantes, qui interviennent sur des territoires défavorisés ou ruraux, ou qui agissent pour la solidarité, l’insertion, la transition écologique…
Donc ce qui me motive, c’est vraiment cette combinaison entre l’utilité et le sens !
Quels types de problématiques rencontrent les structures que tu accompagnes ?
Je n’ai pas encore beaucoup de recul, mais la majorité des structures que j’accompagne sont des associations, issues de secteurs variés : culture, insertion, solidarité, écologie…
Les accompagnements portent souvent sur la stratégie, le modèle économique, la diversification des financements, mais aussi sur l’organisation interne, la gouvernance ou les RH …
Cette année, beaucoup de structures nous sollicitent face à des difficultés financières ou en anticipation de baisses de subventions. L’enjeu, c’est de ne pas se précipiter sur une solution unique, mais de repenser leur modèle dans sa globalité.
Peux-tu nous raconter une intervention DLA qui t’a particulièrement marquée ?
Toutes les interventions me marquent, parce que je débute encore dans ce poste, donc chaque accompagnement est un apprentissage !
Mais je peux parler d’une association culturelle strasbourgeoise que j’ai rencontrée en début d’année. Elle abordait plusieurs sujets — organisation, stratégie, économie, finances — mais sans demande très claire. C’était un petit défi pour moi d’arriver à prioriser les enjeux et de construire un plan d’accompagnement pertinent. Finalement, on a réussi à bâtir un plan avec l’aide de la gouvernance et de l’équipe salariée. On a sollicité l’OPCO pour des formations, et un prestataire pour un accompagnement plus technique et stratégique.
C’était un projet intéressant, et j’en suis très contente !
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
Ce que je préfère, c’est la diversité. Je découvre constamment de nouvelles structures, des projets inspirants !
J’aime aussi beaucoup les échanges collectifs : avec les collègues, les partenaires, ou les centres de ressources du DLA. Le fait de pouvoir échanger sur les diagnostics, de réfléchir ensemble, c’est quelque chose que je trouve très stimulant.
Tu écoutes quoi en boucle quand tu as besoin de te rebooster ?
Une chanson qui me booste bien, c’est Boomer de Gaël Faye !
Sinon, j’écoute aussi des podcasts, surtout des documentaires ou des contenus engagés. Ça me motive autrement, ça me donne envie de m’impliquer, d’agir !