Portrait collaborateur : Camille POLETTI

7 Nov 2025

Après de nombreuses années passées dans le secteur culturel, Camille revient dans cette interview sur son parcours et son arrivée en juin 2025. Elle y évoque son quotidien au sein du Dispositif Local d’Accompagnement (DLA), ce qui l’a marquée depuis son intégration, ainsi que les sources d’inspiration qui nourrissent son travail et sa vie en dehors du bureau !

Quel parcours t’a conduit jusque chez France Active Alsace ?

À la suite de mon master en gestion de projet culturel j’ai longtemps travaillé dans le secteur culturel. D’abord en tant que chargée d’administration à l’association Graine de Cirque, une école de cirque à Strasbourg, puis à partir de 2024 en tant que directrice de production au Collectif des Possibles, un collectif d’artistes basé à Fellering.

Même si j’aime beaucoup le secteur culturel, j’avais envie d’explorer d’autres domaines du monde associatif. C’est à ce moment-là que j’ai vu passer l’offre pour le poste de chargée de mission DLA chez France Active Alsace.

 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de rejoindre le dispositif DLA ?

C’était avant tout une volonté d’ouvrir un peu mes chakras, si je peux dire ! C’était l’occasion de rencontrer de nombreuses structures, de comprendre leurs fonctionnements, leurs modèles économiques, et d’accompagner des projets très variés.

En plus, je connaissais déjà un peu le dispositif, puisque le Collectif des Possibles en avait bénéficié par le passé et même si je ne l’avais pas vécu directement, j’en avais gardé une image positive et une bonne compréhension de son intérêt.

 

Après quelques mois, qu’est-ce qui t’a le plus marquée ou surprise dans ce poste ?

Ce n’est pas tant le poste en lui-même qui m’a surprise, car je savais à peu près à quoi m’attendre. Ce qui m’a marqué, c’est la structure France Active Alsace en tant que telle. J’avais toujours travaillé dans de petites associations, donc intégrer une structure d’une autre envergure, avec une trentaine de salariés répartis sur plusieurs sites, a été un vrai changement.

J’ai découvert un environnement très structuré, avec une organisation et des process que je n’avais pas connus jusque-là !

 

Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ton travail aujourd’hui ?

Sans hésiter, le contact avec les associations et les structures que je rencontre. Je suis quelqu’un d’assez curieuse, et le fait de découvrir de nouveaux environnements, de nouvelles façons de fonctionner, c’est quelque chose qui me nourrit beaucoup. C’est très enrichissant de pouvoir être en lien avec les acteurs du territoire, de comprendre leurs problématiques, et de voir comment on peut les aider à évoluer.

 

Y a-t-il un accompagnement ou une rencontre qui t’a particulièrement marquée depuis ton arrivée ?

Je dirais le tout premier accompagnement. Il s’agissait d’une entreprise adaptée qui gère un restaurant, et ça m’a tout de suite parlé, car mes parents sont restaurateurs. J’ai grandi dans un restaurant, donc forcément, ça faisait écho à mon histoire personnelle. C’était une belle expérience pour moi, à la fois sur le plan professionnel et humain. Mon vécu a été utile, ce que je trouve précieux, car cela illustre vraiment l’importance de l’aspect humain dans l’accompagnement.

Le DLA est encore en cours, mais ça m’a aussi permis de me rendre compte des différentes dynamiques d’accompagnement : certaines structures avancent vite, d’autres prennent plus de temps, et il faut savoir s’adapter à ces rythmes variés.

 

Quels types de projets t’inspirent le plus ?

Le monde de la culture m’intéresse toujours beaucoup, car c’est mon domaine d’origine. Même si je n’ai pas encore eu l’occasion d’accompagner directement des structures culturelles, cela reste un objectif motivant pour moi. Mais au-delà de ça, ce qui m’inspire surtout, ce sont les projets qui ont un vrai impact sur le territoire et sur les personnes.

Depuis que je suis arrivée, j’ai découvert par exemple le secteur de l’insertion par l’activité économique, que je connaissais peu. C’est très inspirant de voir comment des projets peuvent accompagner des trajectoires individuelles tout en faisant évoluer un territoire.

 

Avec ton regard d’accompagnatrice DLA, quels défis observes-tu chez les associations aujourd’hui, et comment les aides-tu à y faire face ?

Les associations rencontrent beaucoup de défis, notamment financiers, mais aussi liés à la gouvernance. On entend souvent parler du sujet des « gouvernances vieillissantes », et au-delà de ça, on se rend compte que certaines structures dans leur ensemble ont un peu vieilli : leur modèle économique, leur fonctionnement interne, leurs habitudes. Il y a un besoin d’évolution globale.

Mon rôle au DLA est justement de les aider à prendre conscience de ces problématiques dans leur ensemble, même lorsque l’accompagnement se concentre sur un point précis. On apporte une vision globale, on oriente si besoin vers d’autres dispositifs.

 

Comment fais-tu pour garder du recul quand tu accompagnes des structures confrontées à des difficultés ?

Ce n’est pas toujours évident. Récemment, j’ai eu une directrice d’une structure au téléphone qui traversait une période compliquée avec un de ses partenaires. Elle était émue, et en raccrochant, j’ai senti que ça m’avait touchée plus que je ne le pensais. Je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne à prendre du recul : on rencontre des gens passionnés, investis, parfois en souffrance, et on a envie d’aider…mais il faut savoir se protéger aussi.

Pour ça, j’en parle beaucoup avec mes collègues, j’extériorise, et j’essaye de ne pas garder les choses pour moi. C’est un équilibre à trouver.

 

Et pour finir : une chanson, un livre ou un podcast qui te motive en ce moment ?

En ce moment, j’écoute beaucoup le podcast “Affaires sensibles” sur France Inter. J’aime leur façon de raconter des histoires, d’aller au-delà du fait divers et de voir ce qu’un événement ou un fait peut dire de son époque. Je ne sais pas si c’est motivant, mais en tout cas les différents épisodes me donnent souvent à réfléchir.

Un de mes préférés, concerne le bras de fer entre un artiste roumain et la douane américaine dans les années 30 qui donne lieu à un procès questionnant la notion même d’œuvre d’art et la perception que l’on peut en avoir, à écouter !