Conserverie solidaire Saint-Avold : un projet d’insertion et de lutte contre le gaspillage

4 Août 2025

Dans le cadre de notre démarche « Voir grand et solidaire », nous mettons en lumière des projets comme la conserverie solidaire de Saint-Avold, un exemple concret d’entrepreneuriat à impact porté par Saint Nabor Services.

Nous avons rencontré Patrice Maire, directeur de SNS, qui nous partage sa vision, les étapes clés du projet, et le rôle de l’accompagnement de France Active Lorraine.

Une conserverie solidaire à Saint-Avold au service du territoire

« La Conserverie Naborienne est une initiative solidaire développée pour lutter contre le gaspillage alimentaire tout en créant des emplois pour des personnes qui en sont éloignées. »Patrice Maire, directeur de Saint Nabor Services

Cette conserverie artisanale transforme des fruits et légumes disqualifiés mais encore consommables. Ils proviennent de la grande distribution, de producteurs ou de restaurateurs. Aussi, le projet propose des produits accessibles à tous : confitures, soupes, tartinades… De plus, il privilégie les circuits courts et une consommation responsable.

Une réponse locale à un enjeu national

Face à l’urgence du gaspillage alimentaire, SNS a voulu aller plus loin.

« Nous avons planifié l’aménagement d’un bâtiment qui intègre une unité de production agroalimentaire, une boutique et un espace de restauration rapide. »

Ce lieu centralise les activités de collecte, transformation et distribution de manière professionnelle et sécurisée.

Une conserverie solidaire à Saint-Avold : un levier d’insertion

Au-delà de l’écologie, la dimension sociale est essentielle.

« Ce projet est aussi un levier d’insertion : 15 emplois ont été créés, dont une majorité en contrats d’insertion. »

Les salariés sont accompagnés via la cellule SNS Job’s, qui propose un cadre d’apprentissage, de formation et de montée en compétences sur le long terme.

Un réseau local mobilisé

La réussite du projet s’appuie sur un réseau territorial fort.

« Un travail de mise en réseau a été mené avec plus de 200 partenaires pour sécuriser l’approvisionnement en denrées à valoriser. »

Une filière de composterie et un système de recyclage des co-produits complètent l’approche circulaire du projet.

Un accompagnement stratégique de France Active Lorraine

Le soutien de France Active Lorraine, avec Aude Jacoby comme conseillère, a été déterminant pour franchir les étapes structurantes de cette conserverie solidaire à Saint-Avold.

« L’accompagnement d’Aude Jacoby a été déterminant pour structurer le projet, sécuriser le modèle économique et concrétiser notre ambition. »

Enfin, grâce à un prêt participatif de 400 000 € et une garantie bancaire, le projet a pu se lancer dans de bonnes conditions. Mais l’accompagnement est allé bien au-delà du financement.

« Ce soutien s’est inscrit dans la durée, avec une expertise constante et des conseils adaptés aux enjeux de l’insertion. »

En résumé

  • 15 emplois créés, dont 10 à 12 en insertion
  • 400 000 € de prêt participatif via France Active Lorraine
  • Plus de 200 partenaires locaux mobilisés
  • Un modèle circulaire, local et responsable

À travers cette interview, Patrice Maire nous rappelle que voir grand et solidaire, c’est possible – en conjuguant impact social, respect de l’environnement et enracinement local. www.groupesns.com

Denise ARNOLD

Présidente de Patrimoine et Emploi

Denise, pouvez vous nous en dire plus sur Patrimoine et Emploi ?

Depuis près de 20 ans, Patrimoine et Emploi permet à 22 personnes éloignées de l’emploi de reprendre pied par l’activité. En 2024, face à des défis de structuration et de trésorerie, l’association a sollicité France Active Alsace pour un soutien à la fois financier et stratégique.

Nous faisions face à une tension de trésorerie sérieuse, liée à des retards de versement de subventions. Le prêt à taux zéro a été une bouffée d’oxygène, et l’accompagnement nous a permis de poser les bonnes questions sur notre modèle.

Quels défis rencontre votre structure ?

Comme beaucoup d’acteurs de l’insertion, nous devons conjuguer qualité de l’accompagnement social et équilibre économique.
Cela implique de chercher des chantiers adaptés, d’ajuster nos moyens, et parfois de nous réinventer dans notre fonctionnement, qui plus est, en milieu rural.

 

Justement, quelles sont ces spécificités en milieu rural ?

L’insertion en zone rurale, c’est autre chose. Il faut composer avec un tissu économique plus restreint, une moindre densité d’opportunités, et des publics parfois très éloignés de l’emploi. On ne peut pas tout faire. Il faut identifier des activités compatibles avec le rythme et les capacités des personnes qu’on accompagne. Et cela suppose de travailler main dans la main avec les acteurs locaux.

 

Vous évoquez aussi la nécessité de “sortir de la vallée”. Que voulez-vous dire ?

Nous sommes très ancrés localement, mais pour assurer la pérennité de notre projet, il faut aussi regarder au-delà. Sortir de la vallée, c’est nouer des partenariats, construire de nouvelles synergies, renforcer notre visibilité.

 

Quel message souhaitez-vous faire passer ?

L’insertion est une richesse pour les territoires. Il faut l’entretenir, l’adapter, la soutenir. Et cela passe par une coopération active entre acteurs associatifs, collectivités, partenaires économiques et financeurs.