Elle a déjà passé la première… et ne compte clairement pas s’arrêter ! Il y a deux mois, Jessica Baudry a donné vie à Ladies Car’s, un garage à “connotation féminine” à Pulversheim. Elle nous partage ici son histoire, les obstacles qu’elle a rencontrés et les projets qui rythment cette aventure entrepreneuriale !
Pouvez-vous nous raconter ce qui vous a donné envie de créer votre propre garage, et plus particulièrement un garage « à connotation féminine » ?
Je suis une véritable passionnée d’automobile, un monde que je connais depuis l’enfance grâce à mon père garagiste. J’ai été préparatrice de véhicules en concessions pendant dix ans et j’ai toujours rêvé d’ouvrir mon propre garage.
J’ai entendu tellement de femmes se faire avoir par manque de connaissances, qui se sont vu ajouter des prestations dont leurs véhicules n’avaient pas besoin… Je me suis dit qu’il fallait mettre un terme à tout ça.
Quelles ont été les principales difficultés que vous avez rencontrées au moment de vous lancer dans l’aventure Ladies Car’s ?
Malheureusement, cela a été très compliqué d’être prise au sérieux. La question du premier banquier que j’ai rencontré a été « Ah bon, les femmes savent faire de la mécanique !? » … Je ne me suis pas découragée face à ces préjugés !
J’ai aussi dû défendre mes choix stratégiques, comme celui de réparer uniquement les véhicules thermiques, ou encore mes estimations des travaux à réaliser dans le local.
Comment avez-vous été accompagnée par France Active Alsace dans ce projet ?
J’ai été très bien accompagnée par France Active Alsace ! J’ai trouvé Estelle compétente, humaine et à l’écoute. Et c’est grâce à la garantie que j’ai obtenu mon financement bancaire. Je n’avais jamais sollicité de prêt auparavant, et cela me faisait un peu peur. D’un autre côté, je n’avais pas le choix : les investissements de départ étaient importants et mon objectif était de ne pas être bloquée dès le démarrage à cause d’un manque de trésorerie.
Me dire qu’aujourd’hui, je rembourse un prêt bancaire au nom de Ladies Car’s, qui ne m’engage pas à titre personnel grâce à la garantie de France Active Alsace me rassure.
Aujourd’hui, donc deux mois après l’ouverture du garage, quel premier bilan tirez-vous ? Comment réagit la clientèle ?
Que les journées sont trop courtes !
Les clients sont au rendez-vous, ils viennent pour la plupart de Pulversheim et alentours, mais certaines clientes viennent de Mulhouse voire plus loin. Je me sens vraiment bien accueillie, les gens sont contents de ce que j’ai fait du garage. Il faut dire que j’ai travaillé à son embellissement tout l’été et je suis très contente de l’emplacement que j’ai choisi !
Quels sont vos projets pour la suite ?
Je suis en recherche active d’un ou d’une mécanicien.ne pour m’aider à l’atelier. Dès l’année prochaine, j’espère également proposer de la carrosserie : je termine en ce moment l’aménagement de la cabine de peinture.
J’aimerais aussi commencer l’animation de petits ateliers. Ce sera à la bonne franquette, convivial, avec du café et des viennoiseries. L’idée, c’est de montrer aux participantes ou aux participants (les hommes sont les bienvenus !) comment monter ou changer une roue, comment faire les niveaux de son véhicule… Je souhaite rendre les femmes plus autonomes avec leur voiture.
Au printemps prochain, je pense aussi organiser une rencontre de véhicules anciens. J’installerais des tables de bal dans l’atelier et nous pourrons échanger entre passionnés !
Avec le recul, qu’auriez-vous aimé qu’on vous dise avant de vous lancer, et que vous aimeriez transmettre aujourd’hui à d’autres entrepreneurs ?
Mon conseil, c’est de ne rien lâcher, de ne pas se décourager et de garder confiance dans son projet. La conjoncture actuelle n’est pas facile, et encore moins quand on est une femme. Il faut serrer les dents et montrer qu’on est capable.
J’aurais aimé qu’on me prévienne qu’être entrepreneur, c’est aussi faire beaucoup d’administratif ! Il faut apprendre la patience, se tenir prêt à gérer les imprévus et à s’adapter aux différents délais. Il est important de bien se renseigner, de comparer, de ne pas hésiter à questionner les autres professionnels du secteur d’activité et de bien s’entourer. Et surtout, il faut apprendre à tout négocier !
C’est très complexe, donc il ne faut surtout pas hésiter à demander conseil à d’autres entrepreneurs déjà en place.





