Etre acteur de la finance solidaire en 2023, c’est se mobiliser collectivement avec les financeurs engagés du territoire pour accompagner les structures et entreprises qui se mobilisent pour le monde de demain. Dans cette idée, nous avons accompagné la coopérative textile Velcorex qui s’engage pour une production plus juste et plus écologique.
Clémence ROYER CACHOT
Présidente de Velcorex
Clémence, pouvez vous nous en dire plus sur Velcorex ?
Velcorex est spécialisée dans la production de velours en France, et de manière générale dans l’ennoblissement de tissus chaine et trame, majoritairement coton, destinés à l’habillement. Nous avons un positionnement qualitatif pour une clientèle à la recherche de savoir-faire, d’innovation et de qualité. Nos clients sont principalement des marques milieu/haut de gamme mais également des maisons de haute couture.
Notre sujet est de valoriser et d’apporter notre savoir-faire à nos clients car nous sommes de moins en moins nombreux à posséder ces outils de production et cette expertise à l’échelle européenne
L’enjeu principal était de recréer et consolider une équipe, qui pouvait se mettre en action dès la reprise effective, à tous les niveaux de l’entreprise. Les salariés sortaient d’années très compliquées avec un moral globalement en berne. Il a fallu remotiver ceux qui ont bien voulu suivre ce projet et laisser les individus prendre leur décision personnelle.
Nous sommes repartis à 52 salariés contre plus de 85 à la liquidation de l’entreprise initiale: un nouveau groupe pour le futur de l’entreprise.
Dans le même temps, il fallait vérifier la viabilité du projet et trouver des financements. C’est dans cette partie que l’URSCOP nous a beaucoup accompagnés pour redémarrer dans des conditions qui n’avaient rien à voir avec celles d’avant la liquidation. Notre métier nécessitant un BFR important, nous avons notamment eu besoin d’un tour de table complet avec entre autres plusieurs banques, France Active et Socoden.
Si vous deviez donner un conseil à de futurs dirigeants sur cette période du montage du projet, quel serait-il ?
Avancer pas à pas, ne pas se précipiter et se faire aider par les structures d’accompagnement spécialisées car tout seul cela peut vite être compliqué.
Il faut déjà avoir une idée de la future direction et impliquer des personnes dès le début dans la montée du projet pour que chacun trouve sa place et s’investisse comme nécessaire. Il faut également rassurer les clients et les fournisseurs bien avant que la reprise soit décidée car il faut des partenaires fiables en amont et en aval pour redémarrer.
Comment incarnez-vous l’engagement d’une société de textile française dans le monde actuel ?
Il y a deux aspects centraux à allier : les coûts de production et l’écologie. Nous nous battons en permanence d’un point de vue prix, tout en ayant de plus en plus de réglementation à respecter. Nous savons également que l’avenir de notre marché est tourné vers la fabrication de textiles plus écoresponsables, qui doivent tout de même rester en adéquation avec les tendances modes dont nous dépendons fortement. Nous travaillons notamment sur la réduction de notre impact carbone en essayant de mettre en place des circuits courts ou à minima mieux articulés, tout en gardant un focus fort sur la politique de prix. Mais ce n’est pas si simple effectivement. Dans un monde idéal, nous souhaiterions faire du 100% européen de la fibre jusqu’au tissu qui sort de notre usine.
Quelles sont vos priorités pour les prochains mois ?
Rassurer nos clients et récupérer ceux qui ont dû partir du fait de la conjoncture ! La coopérative se réinstalle sur le marché avec une belle image et un bon service pour nos clients.
Nous remercions tous les partenaires qui croient en notre projet et qui nous ont accompagnés dans cette reprise !